IKB
Série débutée en 2001

C’est à la faveur d’un livre de Denys Riout1, que j’appris qu’Yves Klein n’avait jamais déposé son fameux bleu (l’International Klein Blue). Pour être plus précis, il semble opportun de préciser toutefois qu’il a effectivement débuter la procédure légale mais ne la mena pas à terme.

Je repris donc cette formule chimique à mon compte2, la déposant sous la même dénomination, à la nuance près qu’en lieu et place du pigment bleu outremer j’optais pour un jaune cadmium. À partir de ce dépôt à l’Institut National de Propriété Intellectuelle, je décidai de re-produire les monochromes IKB existants (même format, dénomination identique, modalités d’accrochage similaires). Tout s’éclaira sous un jour inattendu quand je rapprochai cette série d’oeuvres d’une déclaration d’Yves Klein3 dans laquelle ce dernier s’appropriait tous les monochromes produits avant lui mais également ceux en devenir. En quelque sorte, par le truchement d’un singulier jeu de ping-pong, mon plagiat est signé «à rebours» par Klein lui-même et ne m’appartient plus de fait.

Yves Klein pratiquant de façon courante l’antidatage de nombreuses de ses créations, j’ai également repris ce principe : datant systématiquement le tableau «re-produit» de sa supposée année de production.


  1. 1 – La Peinture Monochrome, collection Rayon Art, Éd. Jacqueline Chambon, Paris, 2003.
  2. 2 – Il s’agit en fait bien plus d’un liant acrylique autorisant à conserver l’aspect poudreux du pigment que de la couleur elle-même, un banal bleu outremer.
  3. 3 – Quand il devient Yves-le-Monochrome en 1956, année où il rencontre Restany à l’issue de sa seconde exposition et élabore l’IKB avec la complicité d’Adam, marchand de couleur à Montparnasse. C’est dans cette boutique que j’achète aussi mes pigments.

Vue de lVue de l'exposition The Final Cut Palais de Tokyo, Paris IKB 3IKB 3 1960, 155x190cm